Pendant les premiers jours de cette quatrième semaine de
mer, les conditions de navigation sont toujours excellentes.
Le jeudi 11 décembre — cela fait 25 jours que nous avons
quitté Ostende — nous arrivons à Cape Town vers 20 hrs.
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La rade de Cape Town |
Nous
retrouvons là nos compagnons qui sont venus en avion : le capitaine Frank Bastin, Georges Verfaillie, Maurice Staquet, Tony Van Autenboer, ainsi que René Boulanger qui, lui, ne nous accompagnera que
jusque la base Roi Baudouin mais reviendra directement après notre débarquement
à bord du Polarhav en même temps que le professeur Paul Kipfer.
Nous
voyons également arriver un américain, Oliver Crosby, qui, à titre
d'observateur, fera la traversée Cape Town-base Roi Baudouin et lui aussi reviendra
aussitôt avec le Polarhav.
Nous
avons déjà parcouru 6700 miles (soit 10 700 km), il ne "reste plus que" 4200 km
avant d'atteindre enfin notre destination finale mais nous savons que ce seront
les plus difficiles et que dorénavant, le retour en arrière ne sera plus
possible : jusqu'à présent, nous n'avons jamais été très loin des terres ; mais
dans les quinze jours qui vont venir, nous serons au beau milieu d'un océan
sans possibilité d'accoster nulle part en cas de difficulté...
Mais pour l'instant, nous ne songeons qu'à profiter des trois jours d'escale au Cap. C'est la dernière occasion qui nous est donnée de profiter des bienfaits du monde "civilisé" avant un sevrage de plus d'un an. Certains s'offrent un bon repas, d'autres des promenades dans la campagne environnante, d'autres encore des distractions moins avouables... «que je ne peux, morale oblige, détailler ici. Comprenez simplement que l'impact psychologique à l'idée d'affronter un an d'isolement complet n'est pas si évident à surmonter»*.
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Les champs fleuris de Cape Town |
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*Extrait du mémoire de fin d'études du petit-fils de Gaston
Remson, déjà cité précédemment.
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